Les arrivées (Lucinda...)

Arrivé à l'intersection du couloir qu'il avait emprunté et du grand hall, le vampire ralentit, et jeta un bref coup d'oeil. Une jeune femme se tenait là, tournant la tête du côté opposé où il se trouvait, découvrant visiblement les lieux.

*Encore une femme ? Mais qu'est-ce que c'est que cet afflux ? Y a que des femmes, dans ce villages ? A moins... a moins que ce soit une amie de Iaroslava à qui elle aurait comptée... quoi ? Qu'elle a rencontré le vampire de sa vie ?*

Ramassant sur le sol un petit morceau de roche, il le lança dans le couloir d'en face.

Lucinda entendit du bruit dans le couloir d’en face. Elle se mit à rire et se tourna de l’autre côté. Elle sentait la présence de Sirion.

"Un peu démodé le coup du bruit à gauche alors que tu es probablement à droite ! Tu dois être tapi dans l’ombre, mais je te connais trop bien pour me laisser prendre ! "

Elle fit quelques pas en avant, le sourire aux lèvres

"Alors, on ne vient pas saluer la femme de sa vie ! J’ai eu beaucoup de mal à trouver ce village, mais voilà, maintenant je suis là et on va pouvoir régner sur ces misérables humains !"

Sirion ouvrit de grands yeux, surpris des paroles de la jeune femme. Il sortit de l'ombre, sa hallebarde pendant au bout de son bras. Il plissa les yeux, la dévisageant, et pencha la tête de côté.

Que fais-tu ici ? demanda t-il d'une voix rauque, incapable de trouver autre chose à dire.

Lucinda se mit à rire de plus belle en se tournant vers Sirion

"Je vois que tu es toujours aussi accueillant. Mais j’adore ça ! Il y a très longtemps, tu m’avais parlé de ce village et de ton château. Lorsque tu as disparu et après avoir bourlinguer de par le monde, je me suis souvenu de cet endroit, et l’idée que tu ne pouvais être qu’ici a germée dans ma tête. Et je suis venue reprendre ma place auprès de toi."

Elle s’approcha de lui et l’embrassa

Sirion avait fronçé de nouveau les sourcils aux paroles de la vampire : tout lui revenait, à présent !

Puis, avant qu'il n'ai pu répondre ou protester, elle l'embrassait. Et elle savait lui plaire !

Alors qu'il l'enlaçait, lui rendant sauvagement son baiser, plongé dans ses souvenirs et indifférent au monde extérieur, l'image de Iaroslava s'imposa à lui, se posa entre eux, même, et il mit fin au baiser en se reculant.

Il ne savait plus où il en était ; deux femmes venaient de faire -ou refaire- apparition dans sa vie, et il ne pouvait ni se passer de l'une, ni résister à l'autre.

Il dévisagea Lucinda, remarquant à quel point elle semblait parfaite. Une vampire, voilà ce qu'elle était !

*Pitié, qu'elle ne m'embrasse pas à nouveau, je ne pourrai pas l'en empêcher, je ne pourrai pas m'en empêcher !*

Je... non, je ne peux pas, baffouilla t-il stupidement.

*Mais pourquoi suis-je si empoté avec les femmes, moi un tueur sans coeur, un être sûr de lui en toute circonstances !?*

Lucinda se colla à Sirion. Il était torse nu et le griffa doucement, sans laisser de traces. Puis, elle lui passa une main sur la nuque tandis que de l’autre elle commençait à lui dégrafer son pantalon. A ce moment précis, son visage était proche de celui du vampire, et elle lui murmura

"Comment ça tu ne peux pas ? Aurais-tu oublié nos folles nuits ? Tu sais très bien que nous deux c’est pour l’éternité ! Allez, montre moi où se trouve ta chambre et voyons si tu assures toujours au lit mon tout beau ! Nous avons quelques années à rattraper !"

Non... non, murmura t-il sans force en fermant les yeux et l'enlaçant malgré lui.
Comme douées d'une vie propre, ses mains échappèrent au contrôle de son cerveau (actuellement fort embrumé, il est vrai). Sa main droite vint caresser une fesse moulée de cuir
(mon Dieu !)
tandis que la gauche s'était insinuée sous la chemise et caressait le flanc satiné de la belle.

En haut, s'entendit-il murmurer alors que ses lèvres semblaient déconnectées de son centre nerveux. Il était incapable de lutter, incapable de lui résister, et alors qu'il se maudissait de cette faiblesse (cette seule faiblesse, espérait-il) il se demanda à quoi bon résister.

Entre les mains agiles de cette femme
(pas une femme ! Une vampire ! Une déesse de mort et d'amour !)
son corps ne lui appartenait plus, et sa volonté avait pris la fuite.

*Elle va me violer !* pensa t-il simplement en la laissant faire. En la laissant faire tout ce qu'elle voulait.

Elle l’embrassa avec ferveur avant de s’écarter un peu. Elle lui prit la main, le tira vers l’escalier brusquement et se mit à gravir les marches en le regardant sensuellement

"Fais moi visiter ton royaume… en commençant par la chambre de préférence… j’ai une grande soif de toi… je n’ai pas rencontré d’autre homme, aussi bien humain que vampire, qui puisse te faire concurrence depuis des décennies. J’espère que tu n’es pas rouillé…"

Lucinda arriva devant la grande porte juste lorsque la jeune fille commençait à se réveiller. Elle avait vu sur le sentier quelques minutes auparavant une jeune fille partir en courant, mais l’avait laissée filer car elle avait déjà un fardeau. Il devait probablement d’une donzelle un peu curieuse. Elle n’y prêta pas plus d’attention et continua son chemin. Elle la déposa par terre, lui prit le poignet fermement et la tira à l’intérieur. Elle tenta de résister, mais Lucinda était bien trop forte. Elle se mit alors à crier, appelant au secours et là, Lucinda lui retourna une paire de claques retentissante

"Tu me perces les tympans ! Inutile de t’égosiller, personne ne peut t’entendre !"

Elle remarqua un corps inerte sur le sol et le poussa du pied en souriant. Elle entraîna ensuite sa prisonnière vers le grand escalier et Rose s’agrippa alors à la rampe. Luncida lui mit une autre gifle et lui prit les deux poignets d’une main. Elle l’obligea à gravir les marches, allant jusqu’à la traîner lorsqu’elle tombait.

Ayant vu Lucinda arriver, Sirion était sortit de la chambre et l'attendait en haut des escaliers, mains sur les hanches, soucils fronçés.

Eh bien, que m'ammènes- tu là ?

Sirion allait refuser l'offre, puis il se fit soudainement la réflexion qu'il avait commencé à renier tous ses principes de vampire, depuis sa rencontre avec Iaroslava. Heureusement, Lucinda était là pour lui rappeler ce qu'il était...

Prenant délicatement Rose par les mains, il la fit se relever en lui souriant gentiment.

N'ais crainte, Rose, murmura t-il d'un ton rassurant, je ne te ferai aucun mal !

Il la prit dans ses bras d'un air paternel, et lui caressa doucement les cheveux.

Tss, tss, tss, chuchota t-il comme il l'aurait fait pour consoler un enfant qui vient de faire un cauchemar, c'est finit, tu n'as rien à craindre !

Sirion continua de câliner doucement la jeune femme, et fit un clin d'oeil diaboliquement ironique à Lucinda par dessus l'épaule de sa victime.

N'ais crainte, mon enfant, je te ramenerai chez tes parents, mais tu as bien besoin de recouvrer tes esprits !

Viens avec moi, lui intima t-il gentiment en la prenant par la taille et la conduisant vers la chambre de Lucinda.

Et ne t'en fais pas pour ma fille, lui murmura t-il au creux de l'oreille, elle a mauvais caractère, mais m'obéit au doigt et à l'oeil, et n'est pas mauvaise, au fond !

Compte tenu de l'état de fragilité emotionnelle dans lequel se trouvait le jeune femme, il comptait sur son charisme inné et sauvage pour la rassurer et lui faire croire ce qu'il lui désirait.

Je suis là, je suis là, dit le vampire en descendant les escaliers d'un pas vif. Il s'aperçu que sa soudaine et exagérée gaité ne devait pas être des plus naturelles, et un sourire plus doux remplaça son sourire jusqu'aux oreilles.

Sirion sourit, et la serra contre lui avec douceur.

J'avais aussi hâte de te revoir, mon aimée !

Il lui caressa les cheveux tendrement, enlaçant sa taille de l'autre main.

Ma foi, pas grand chose, j'ai essentiellement dormit !

*Je vais être crevé, moi, d'ailleurs...

*Il lui a penché la tête ? Hum... Y a un chasseur de vampire à Makbule...*

Tu as froid ? Tu as faim ? Tu veux quelque chose ? Une tisane ? Et quitte donc cette cape, tu va attraper la mort !

Joignant le geste à la parole, il l'a lui enleva, et la posa sur un coffre cerclé de métal dans le hall, et la serra contre lui pour la réchauffer.