Martha la commère se réveiller, des petits glaçons sur les joues. Elle avait, de toute évidence, versé des larmes qui avaient tout simplement gelé sur son visage. Elle était complètement paniquée et se mit à gesticuler dans tous les sens. Elle avait très froid aux fesses. En fait, elle était vêtue d’une robe printanière et était assise dans la neige. Pourquoi n’était-elle pas congelée toute entière ? Probablement qu’un peu de magie avait empêché cela. Toujours est-il que notre Martha se retrouvait au bord de la rivière, alors qu’elle abominait l’eau, assez loin du village, elle qui était trouillarde au possible et ne s’éloignait jamais des maisons et en petite robe très légère alors que c’était l’hiver et que le temps ne s’y prêtait donc pas du tout.
Soudain, elle vit deux yeux dans un fourré en train de l’observer. Elle resta la bouche ouverte sans qu’aucun son ne puisse en sortir. Elle sentit sa dernière heure arrivée et resta figée. Et voila que les brandes se mettent à bouger… La panique la gagna, elle se leva avec une rapidité étonnante pour une femme de son âge et se mit à courir en hurlant en direction du village.
Un petit lapin, apeuré par les hurlements de Martha, prit la fuite à son tour, mais dans la direction opposée.